3 B pour faire gagner du temps à tout le monde

Lorsque l’on a un projet, ne pas perdre de temps relève souvent de l’intention, un peu moins de la réalité. Pour éviter cet écueil et retourner la fatalité comme une crêpe, je vous propose mon approche basique : celle des 3 B…

Le contexte offre/demande

Parmi les sollicitations que je vois passer, je me suis aperçu que celles-ci étaient rarement détaillées. On a affaire à des demandes basées sur un besoin, mais sans forcément expliquer pourquoi, sans souligner le contexte du but. Or, la raison de toute action de communication doit être justifiée, validée comme utile.

Quant au budget, vous le sentez venir, c’est évidemment la peau de chagrin de l’affaire.

En effet, la moitié des demandes qui défilent sur les plateformes professionnelles (Malt, 404Works, Codeur, etc.) ne mentionne pas de budget, ou plutôt affiche « budget inconnu », quand ce n’est pas « budget absent » ou « pas de budget » (si, si, je vous assure que je l’ai vu !).

Ou alors on en a une vague idée, le budget étant indiqué entre deux fourchettes, mais déjà tellement basses qu’on se demande si le client connaît les tarifs…

Encore récemment, sur 404Works, je voyais passer ceci :

Dans les réponses visibles sous l’annonce, vous remarquerez que deux rédactrices (seulement) relèvent ce qui effectivement apparaît comme inconcevable.
Voir sur le site.

 

Les trois B d’une bonne entente

BUT
Quel est l’objectif de la mission, son intérêt ?

BESOIN
Pour atteindre ce but, de quel besoin réel avez-vous besoin ?
Le besoin et le but sont étroitement liés.

BUDGET
Le maximum que vous pouvez investir ?
Ce que vous êtes prêt à dépenser utilement est aussi déterminant.

 

Bien sûr, le prescripteur a le souci de faire des économies. C’est une approche gestionnaire que tout le monde porte en lui, c’est a priori normal qu’on n’ait pas envie de dépenser trop.

De là à compter sur un service gratuit, la frontière est malheureusement de plus en plus fine. Cela ne devrait pas être la question centrale dans une demande de sous-traitance. Ou plutôt, elle devrait être une simple équation : ou bien vous avez un budget ou bien vous n’en avez pas. Si vous n’en avez pas, faites autrement ou cherchez-en un.

Si vous avez de quoi mettre un budget à la hauteur de ce que vous demandez, pas de problème. Maintenant, si vous avez un budget limité, n’hésitez pas à le soumettre. Il vaut mieux déterminer la sortie maximale qu’il vous est possible de faire.

On sent très souvent une réticence de la part du client potentiel à communiquer son budget dès le départ. Mais faites-le en toute confiance. La majorité des freelances possède une éthique et vous facturera au juste prix, sans forcément vous manger toute votre trésorerie.

Au contraire, il s’efforcera d’abord de lister le besoin réel, de proposer la meilleure solution et ensuite de la deviser au mieux (en élargissant par exemple à des options). Dans tous les cas, le devis sera clair et justifié pour répondre aux besoins préalablement validés.

On constate assez souvent que les prescripteurs qui postent une demande, n’ont parfois qu’une vague idée de leur projet. Il m’arrive même de répondre à un client qu’il n’a pas besoin de l’action de com telle qu’il l’envisage, qu’elle serait contre-productive et qu’elle lui fairait donc perdre du temps et de l’argent.
Si une alternative, plus impactante, existe, je la lui propose. Sinon, je le laisse réfléchir. Car c’est aussi notre rôle que de conseiller au mieux. La transparence est au cœur de la relation.

Pour éviter les mauvaises surprises, il est toujours préférable de communiquer la vérité à propos de votre budget. Le freelance sous-traitant pourra ainsi tout de suite vous dire ce qu’il pourra exécuter en fonction de votre budget, et inversement ce qu’il ne pourra pas se permettre de faire et qui demanderait davantage de temps de mobilisation. C’est tout bête. Mais là encore, vous lui éviterez de perdre un temps précieux, et à vous aussi !

Si rien est établi correctement dès le départ, le freelance peut avoir la surprise en fin de mission de s’entendre dire par le client « je n’ai pas les moyens de vous payer ». Ou encore d’attendre des mois, relances comprises, pour toucher son dû.

L’acompte de 30 % réglé en début de mission s’avère parfois suffisant aux yeux du client sans scrupule. Ces cas sont rares heureusement, mais la vie réserve parfois quelques surprises.

« Je voudrais… » est une démarche louable. La communication est en effet le nerf du commerce. Mais avant de poster une demande, quelle que soit la plateforme, assurez-vous de la pertinence de votre projet. Est-il réellement adapté à un objectif profitable ET le budget qu’il engendrerait est-il à votre portée ? Plus vous détaillerez votre besoin, plus vous pourrez recevoir un devis sur mesure afin de juger de la réalisation de la mission et de son coût.

Ad valorem

Que le client soit pressé – je n’ai pas parlé des délais, mais c’est souvent pour « la semaine dernière » –, cela peut se concevoir et à la limite, un freelance est né pour s’adapter. Mais proposer un budget inférieurement disproportionné à la mission (que l’on souhaite toujours de qualité) n’est pas acceptable.

À sa décharge, la plupart de ces constats proviennent d’une méconnaissance des tarifs réels du marché…

Dans un moment d’humeur, j’avais détaillé ce phénomène ici : Du storytelling à pas cher ?

Cette approche des 3 B, que j’applique systématiquement quitte à commencer par envoyer un questionnaire au client, me permet de voir tout de suite la qualité de la mission, sa faisabilité (sa rentabilité), mais aussi son vrai intérêt pour le client, l’éventuelle alternative à lui proposer, en tout cas, la perspective d’une collaboration juste pour tout le monde.

Répondre aux 3 B permet d’éviter de passer une journée sur un devis et en retour lire un mail de remerciement, accompagné d’un « désolé, mais c’est trop cher pour mon budget ».

Pour vous aider :

> Rédaction web : aperçu des tarifs du marché.

> Création d’un site web : la fourchette est très large et liée à différents critères. Un cahier des charges, aussi minime soit-il, est indispensable. Mais sachez déjà que le coût de mobilisation (pour un freelance professionnel expérimenté et/ou senior) est de 400 euros / jour minimum.
Un site vitrine sous WordPress pour une activité professionnelle avec des aménagements sur mesure, l’aspect technique et sécurité, un design, un style et un contenu personnalisés (sans parler de l’optimisation SEO pour le référencement) ne peut évidemment pas coûter 500 euros contrairement aux annonces alléchantes qui pullulent sur Internet. La qualité du travail, la connaissance du métier, la relation avec le client, le suivi, la réactivité, la créativité et l’implication sont autant de paramètres non négligeables. Tout dépend si vous voulez vous démarquer… Investir correctement permet toujours de s’assurer d’un bon et beau résultat.

Merci pour le partage :

Un commentaire sur « 3 B pour faire gagner du temps à tout le monde »

  1. Mieux vaut tard que jamais, je viens de découvrir un article qui traite de ce sujet, en l’occurrence de la même problématique, et datant de 2016. Comme quoi, non seulement le phénomène ne date pas d’hier, mais reste, hélas, toujours d’actualité.
    Il s’agit de celui de Mr WordPress alias Nicolas Laruelle :
    https://www.mister-wp.com/humeur/budget-client/ (lire aussi les commentaires, toujours instructifs).
    Nous voilà bien sur la même longueur d’ondes !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *